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COMPRENDRE LES INDICATEURS D'ÉVALUATION DES INDICES

Comprendre le fonctionnement de l'évaluation par indices, notamment les indicateurs courants comme le ratio cours/bénéfice et le rendement des bénéfices, ainsi que les risques potentiels liés à une dépendance excessive à leur égard.

L'évaluation d'un indice consiste à déterminer si un indice boursier, tel que le S&P 500 ou le FTSE 100, est correctement valorisé, surévalué ou sous-évalué, en fonction de certains indicateurs financiers. Cette analyse aide les investisseurs à évaluer la conjoncture générale du marché et peut orienter leurs décisions en matière de répartition d'actifs ou de choix du moment opportun pour investir.Voici deux des indicateurs d'évaluation d'indices les plus utilisés :Ratio cours/bénéfice (C/B) : Ce ratio représente le rapport entre le cours actuel de l'indice et le total des bénéfices des entreprises qui le composent. Un ratio C/B élevé peut indiquer que le marché anticipe une forte croissance future ou que les actifs sont surévalués.Rendement des bénéfices : Il s'agit de l'inverse du ratio C/B (bénéfice par action divisé par le cours). Il exprime les bénéfices en pourcentage de rendement et est parfois comparé aux rendements obligataires pour évaluer son attractivité relative.Bien que l'évaluation par indice puisse donner un aperçu du sentiment du marché et de la valeur potentielle, elle doit être interprétée avec prudence. Ces indicateurs sont des simplifications et peuvent être affectés par divers facteurs tels que les taux d'intérêt, les cycles de bénéfices, les anticipations d'inflation et la composition sectorielle.Les investisseurs se réfèrent souvent aux moyennes historiques pour contextualiser leurs analyses. Par exemple, si le ratio cours/bénéfice actuel du S&P 500 est nettement supérieur à sa moyenne à long terme, certains pourraient en conclure que le marché est cher. Toutefois, cette interprétation se nuance lorsqu'on tient compte des conditions macroéconomiques et des prévisions de bénéfices.

Les techniques d'évaluation comprennent également des approches plus complètes, telles que :

  • Ratio cours/bénéfice de Shiller (CAPE) : Ce ratio ajuste les bénéfices en fonction de l'inflation et les moyenne sur dix ans afin d'atténuer la volatilité à court terme.
  • Ratio cours/valeur comptable (P/B) : Ce ratio compare le cours d'un indice à la valeur comptable des sociétés qui le composent.
  • Rendement du dividende : Ce ratio permet de comparer les revenus de dividendes au cours de l'indice.

L'évaluation des indices est utile aux investisseurs à long terme comme aux investisseurs tactiques. Les investisseurs à long terme peuvent l'utiliser pour évaluer les tendances du marché sur plusieurs cycles, tandis que les investisseurs à court terme peuvent exploiter les inefficiences d'évaluation pour se positionner stratégiquement. Il est important de noter que les signaux d'évaluation, bien qu'informatifs, ne permettent pas d'anticiper les fluctuations du marché et peuvent rester élevés ou bas pendant des périodes prolongées.

Le ratio cours/bénéfice (C/B) est l'un des indicateurs les plus cités lors de l'évaluation des indices. Il compare la capitalisation boursière d'un indice à ses bénéfices cumulés, servant ainsi de baromètre de la façon dont le marché valorise la rentabilité des entreprises. En substance, il répond à la question : combien les investisseurs sont-ils prêts à payer pour une unité de bénéfice ?

Deux principaux types de ratios C/B sont utilisés dans l'évaluation des indices :

  • C/B historique : Basé sur les bénéfices des 12 derniers mois. Il reflète les bénéfices réels publiés, mais peut ne pas tenir compte des variations futures de la performance des bénéfices.
  • C/B prévisionnel : Basé sur les bénéfices attendus au cours des 12 prochains mois. Il intègre les prévisions des analystes, ce qui le rend plus prospectif mais sujet aux erreurs d'estimation.Par exemple, si le S&P 500 a un niveau de prix de 4 500 et que ses sociétés composantes ont généré collectivement 150 $ de bénéfices par action, le ratio cours/bénéfice (C/B) des douze derniers mois serait de 30 (4 500 / 150). Dans ce contexte, les investisseurs paient 30 fois les bénéfices, un niveau que certains pourraient juger élevé au regard des normes historiques.Concrètement, une hausse du ratio C/B peut indiquer un optimisme croissant du marché, tandis qu'une baisse peut suggérer une prudence accrue ou des attentes de bénéfices revues à la baisse. Cependant, les valorisations doivent être contextualisées. Des ratios C/B élevés ne prédisent pas nécessairement des krachs boursiers. Par exemple, des environnements de forte croissance (comme le boom technologique ou la reprise post-pandémique) peuvent justifier des ratios élevés si les projections de bénéfices sont solides.La pondération sectorielle a également un impact sur les ratios C/B de l'indice. Les secteurs technologiques ou de consommation discrétionnaire fortement pondérés et affichant des valorisations élevées peuvent gonfler le multiple global de l'indice. À l'inverse, des secteurs comme l'énergie ou la finance présentent souvent des ratios cours/bénéfice (C/B) plus faibles, ce qui tire la moyenne de l'indice vers le bas lorsqu'ils en dominent la composition.Les taux d'intérêt influencent également les anticipations de C/B. Des taux plus bas augmentent la valeur actuelle des bénéfices futurs, ce qui se traduit souvent par des ratios C/B plus élevés. Les investisseurs doivent comparer le rendement des bénéfices (l'inverse du C/B) au rendement des obligations pour évaluer la valeur relative. Lorsque le rendement des bénéfices des actions dépasse largement le rendement des obligations du Trésor à 10 ans, les actions peuvent encore paraître attractives malgré des C/B nominaux élevés.L'interprétation des différentes versions du C/B n'est pas simple. Par exemple, l'intégration des ajustements liés à l'inflation ou le lissage des résultats incitent certains analystes à privilégier le PER ajusté du cycle (CAPE), qui tend à présenter une valorisation plus prudente, notamment après de longs marchés haussiers.En définitive, le PER offre un aperçu utile de la valorisation, mais doit être utilisé conjointement avec d'autres indicateurs. Utilisé seul, il risque de simplifier à l'excès un contexte économique et de résultats complexe.
Les investissements vous permettent d'accroître votre patrimoine au fil du temps en faisant fructifier votre argent dans des actifs tels que les actions, les obligations, les fonds, l'immobilier et bien plus encore, mais ils comportent toujours des risques, notamment la volatilité des marchés, le risque de perte en capital et l'érosion des rendements par l'inflation ; l'essentiel est d'investir avec une stratégie claire, une diversification appropriée et uniquement avec un capital qui ne compromet pas votre stabilité financière.

Les investissements vous permettent d'accroître votre patrimoine au fil du temps en faisant fructifier votre argent dans des actifs tels que les actions, les obligations, les fonds, l'immobilier et bien plus encore, mais ils comportent toujours des risques, notamment la volatilité des marchés, le risque de perte en capital et l'érosion des rendements par l'inflation ; l'essentiel est d'investir avec une stratégie claire, une diversification appropriée et uniquement avec un capital qui ne compromet pas votre stabilité financière.

Bien que les indicateurs de valorisation tels que le ratio cours/bénéfice (C/B) et le rendement des bénéfices soient bien établis, ils présentent des limites importantes qui peuvent conduire à des décisions d'investissement erronées en cas de mauvaise compréhension ou d'application incorrecte.

L'un des pièges les plus courants est une confiance excessive dans les moyennes historiques. Les investisseurs peuvent comparer les ratios C/B actuels aux normes de long terme (par exemple, une moyenne sur 15 ans), interprétant les écarts comme des signaux de surévaluation ou de sous-évaluation. Cependant, ces conclusions ignorent souvent les variations des régimes de taux d'intérêt, les anticipations d'inflation, les risques géopolitiques et les changements de modèles économiques ou de normes comptables.

Un autre défi découle des modifications de la composition des indices. Les indices sont des constructions dynamiques. Des entreprises sont ajoutées ou retirées, et la pondération des secteurs évolue. Par exemple, une forte augmentation du nombre d'entreprises technologiques à forte marge peut gonfler les ratios C/B actuels des indices par rapport aux périodes historiques dominées par les valeurs industrielles. Comparer l'indice S&P 500 actuel à celui de l'an 2000 peut être trompeur en raison de la grande différence de composition sectorielle et de structure des profits.Une autre erreur fréquente consiste à utiliser le ratio cours/bénéfice prévisionnel sans tenir compte des biais des analystes ni de l'incertitude économique. Les prévisions de bénéfices sont souvent optimistes, surtout en période de croissance. Cela peut donner un ratio cours/bénéfice prévisionnel artificiellement bas, créant ainsi une fausse impression d'accessibilité.Les changements comptables compliquent également les comparaisons. Les modifications des règles relatives au goodwill, aux obligations locatives et à l'amortissement peuvent altérer les bénéfices sans modifier la performance sous-jacente de l'entreprise, ce qui fausse les ratios cours/bénéfice au fil du temps.Les facteurs macroéconomiques, tels que les taux d'intérêt, les anticipations d'inflation et les politiques des banques centrales, ont un impact considérable sur les indicateurs de valorisation. Par exemple, une forte croissance des bénéfices peut coïncider avec une inflation élevée, ce qui a un impact négatif sur les multiples de cours/bénéfice à mesure que les taux d'actualisation augmentent. De même, un environnement de taux d'intérêt en baisse peut stimuler la valorisation, même sans croissance correspondante des bénéfices.La mondialisation et les réformes fiscales brouillent également les pistes. Les modifications des conventions fiscales internationales et des chaînes d'approvisionnement mondiales altèrent les taux d'imposition effectifs et les marges bénéficiaires de manière inégale selon les secteurs et les régions, ce qui complique l'analyse des résultats agrégés.Par ailleurs, les valorisations sont de mauvais indicateurs de performance à court terme. Historiquement, même si un indice est jugé surévalué, il peut continuer à progresser pendant des mois, voire des années. Inversement, les marchés « bon marché » peuvent stagner ou chuter davantage. La valorisation est une boussole, pas un chronomètre.L'utilisation simpliste du ratio cours/bénéfice peut également manquer de pouvoir prédictif. Par exemple, comparer directement le rendement des bénéfices d'un indice aux rendements obligataires (ce que l'on appelle généralement le modèle de la Fed) ignore les risques spécifiques aux actions, tels que la volatilité des marchés, les problèmes de liquidité et le risque de réinvestissement.Enfin, des valorisations « bon marché » peuvent parfois signaler des problèmes structurels. Un faible ratio cours/bénéfice n'est pas forcément synonyme de bonne affaire : il peut refléter le déclin de secteurs d'activité, des ralentissements conjoncturels ou des pratiques comptables douteuses. Les investisseurs doivent considérer la valorisation d'un indice comme un élément d'une analyse de marché plus globale, intégrant les tendances macroéconomiques, les indicateurs de sentiment, les fondamentaux des entreprises et l'évolution géopolitique.En résumé, si les indicateurs de valorisation restent des outils essentiels, leur utilité dépend largement d'une application réfléchie et d'une bonne compréhension du contexte. Utilisés judicieusement, ils peuvent orienter les anticipations et éclairer la stratégie. Utilisés naïvement, ils peuvent être trompeurs, voire dangereux.

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