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COMMENT INVESTIR DANS LES ACTIONS DU CALCUL QUANTIQUE

Comment surfer la prochaine grande vague sans « parler quantique »—ni en avoir envie ? La technologie quantique quitte les labos pour des pilotes réels en découverte de médicaments, finance, logistique et cybersécurité. Depuis 2024, le sujet fait la une après l’annonce de puces quantiques fonctionnelles, et en 2025, des initiatives publiques/privées ont renforcé l’intérêt des investisseurs.


Pour l’investisseur, l’attrait est asymétrique : peu de capital peut acheter une forte optionalité si des systèmes tolérants aux fautes arrivent à temps. Le risque est tout aussi clair : longs cycles R&D, goulots techniques et bénéfices en retard sur le récit. Cet article rassemble les principales voies d’exposition « quantique ».

Ce que recouvre l’investissement quantique


D’abord, la technologie : ce que fait une puce quantique, pourquoi elle se situe au prochain « front » du calcul, et comment elle s’additionne à l’IA au lieu de la concurrencer.


Les ordinateurs classiques reposent sur le célèbre système binaire—des bits strictement 0 ou 1—excellent pour des tableurs et des serveurs web, mais maladroit face à des espaces de possibilités astronomiques. Les machines quantiques utilisent des qubits capables d’explorer plusieurs états à la fois.


L’objectif est d’offrir un bond de performance sur des tâches très ciblées—simulations complexes et optimisation—où les machines binaires (du portable au meilleur supercalculateur classique) butent.


C’est ce qui fait du quantique un multiplicateur de force pour l’IA. Imaginez des GPU et de grands modèles pour la perception, la génération et la détection de motifs, tandis que des accélérateurs quantiques s’attaquent aux sous-problèmes les plus coriaces révélés par ces pipelines IA. À court terme, l’IA aide le quantique—conception de circuits, réglage de la mitigation d’erreurs, accélération des itérations. Avec le temps, le quantique alimente l’IA—meilleur échantillonnage/optimisation en entraînement/inférence et simulation de molécules/matériaux pour des découvertes plus rapides. En pratique :


  • IA → Quantique : l’IA conçoit de meilleurs circuits, affine les politiques de mitigation d’erreurs et pilote les systèmes de contrôle—cycles plus courts.

  • Quantique → IA : des routines quantiques peuvent doper l’échantillonnage et l’optimisation, explorer d’immenses espaces d’architectures, et simuler des molécules/matériaux pour les chaînes de découverte pilotées par l’IA.


Pour l’investisseur, la « pile » est lisible, avec trois voies :


  • Matériel : les puces et systèmes quantiques eux-mêmes.

  • Middleware : logiciel qui relie les QPU aux systèmes classiques et les rend exploitables.

  • Applications : outils cloud pour des problèmes sectoriels. La valeur se concentre là où la normalisation progresse et où les coûts de changement montent—plateformes simplifiant les workflows hybrides IA+quantique.


Ci-dessous, des acteurs clés (et des voies d’investissement). Côté business, la route sera cahoteuse. Maintenant : revenus modestes de l’accès cloud à de petits processeurs, services, formation et pilotes conjoints—souvent aux côtés de projets IA. Ensuite : avantages monétisables de niche via accélérateurs métiers et mitigation d’erreurs en pharma, logistique, finance. Plus tard : marchés logiciels plus larges si des machines tolérantes aux fautes arrivent et si le coût de la correction d’erreurs baisse. Taille des positions et suivi des jalons obligatoires—les communiqués sont des entrées, pas des résultats ; cherchez la preuve que les piles hybrides résolvent des charges réelles avec une meilleure économie unitaire.


Le quantique est-il une opportunité ?


Si le quantique est le multiplicateur de l’IA, la question n’est pas « quand la lune ? », mais plusieurs questions plus fines :


« Quel est le potentiel de cette techno ?» (et aurons-nous un ordinateur quantique utilisable ?)
« Que recherche l’entreprise et à quelle distance de l’objectif est-elle ? » (rappel : beaucoup reste expérimental)


Traduisez-les en cadre d’investissement :


Pensez scénarios, pas prophéties.


  • Base : progrès technique régulier, pilotes sélectionnés aux côtés de projets IA, revenus cloud modestes ; on tient pour apprendre et garder l’option.

  • Haut : avantage quantique ciblé (chimie, optimisation) → abonnements d’entreprise et verrouillage des workflows ; l’ARR compose avec la hausse des coûts de changement.

  • Bas : cohérence/fidélité qui stagnent et financement plus strict → délais qui s’allongent, multiples comprimés, dilution.


Transformez « où en sont-ils ? » en signaux mesurables


  • Matériel : temps de cohérence, fidélité deux-qubits, taux d’erreur, suppression du diaphonie, stabilité (cryogénique/photonique), rendement par wafer. Question : sortir du labo vers le produit ?

  • Logiciel : adoption SDK, traction open source, intégrations hyperscalers, ancrage dans les toolchains d’entreprise. Les dev restent-ils ?

  • Commercial : qualité du backlog, conversion pilotes payants → contrats pluriannuels, recherche cofinancée par des partenaires. Quelqu’un paie-t-il—et répète-t-il ?

  • Financier : piste de cash vs jalons, opex disciplinée, dilution mesurée pour un cycle long. Survivront-ils jusqu’à la livraison ?


Comprenez l’échiquier concurrentiel


Différents types de qubits—ions piégés, supraconducteurs, photoniques, atomes neutres, spins—arbitrent fidélité, scalabilité, fabricabilité et empreinte. Pas de vainqueur unique. Préférez les entreprises qui (a) montrent une voie crédible vers la correction d’erreurs à grande échelle, ou (b) génèrent du cash avant la tolérance aux fautes via simulation, workflows hybrides IA+quantique ou services « quantum-ready » qui améliorent l’économie actuelle.


Fil conducteur IA+quantique : traiter le quantique comme un accélérateur spécialisé au sein de pipelines centrés IA. Investissez là où l’hybride devient plus simple à acheter, déployer et étendre.

Actions leaders à suivre—et leurs freins


L’exposition peut être directe (actions « quantique ») ou indirecte (grands groupes finançant des programmes quantiques). La première peut grimper plus vite mais est plus risquée ; la seconde est plus robuste, mais le quantique pèsera peu dans les profits pendant un temps. Voici six noms connus et les points à surveiller. On commence par les « purs ».


Les acteurs « purs »


IonQ (NYSE: IONQ) : fort au labo, dur à scaler


  • Ce qu’ils font : machines à ions piégés ; accès via les grands clouds ; essais et démos avec les clients.

  • Pourquoi on aime : haute précision en labo et bons liens avec Amazon/Microsoft—facile à essayer.

  • Ce qui peut coincer : transformer l’excellence labo en nombreuses machines fiables et abordables est difficile. Revenus encore biaisés vers de petits projets ; besoin possible de capital avant l’essor des ventes.

  • Atouts : matériel précis ; accès cloud simple ; écosystème croissant.

  • Problèmes : production de masse ; interconnexion machine-à-machine complexe ; revenus orientés « pilotes ».

  • À suivre : glissements de roadmap ; marge accès vs services ; émissions d’actions pour capex.


Rigetti Computing (NASDAQ: RGTI) : usine intégrée, cadence à trouver


  • Ce qu’ils font : processeurs supraconducteurs + logiciel et cloud—contrôle presque toute la chaîne du chip au client.

  • Pourquoi on aime : fabriquer soi-même accélère l’apprentissage et peut baisser les coûts ; liens publics et académiques.

  • Ce qui peut coincer : changements de management et de plans ces dernières années. Il faut hausser la fidélité, prouver des résultats clients (pas juste des tests) et préserver la trésorerie.

  • Atouts : contrôle bout-en-bout ; réseau public/academia ; expertise des workflows hybrides.

  • Problèmes : exécution irrégulière ; sensibilité aux cycles de financement ; pression de rivaux mieux capitalisés.

  • À suivre : rendement wafer ; cadence d’amélioration de la fidélité ; conversion des pilotes en revenus à l’usage.


D-Wave Quantum (NYSE: QBTS) : utile aujourd’hui, pas universel


  • Ce qu’ils font : focus « annealing », adapté à certaines optimisations (tournées, plannings). Accès déjà louable dans le cloud.

  • Pourquoi on aime : des clients réels l’emploient déjà sur des tâches précises—la valeur peut apparaître plus tôt.

  • Ce qui peut coincer : l’annealing n’est pas généraliste. La plupart des roadmaps visent des machines universelles « gate-based ». D-Wave travaille aussi dessus, mais la course est plus dure.

  • Atouts : pionnier ; cas d’optimisation pratiques ; business cloud actif.

  • Problèmes : usages plus étroits ; risque si l’universel rattrape ; nécessité de battre des optimiseurs classiques/IA.

  • À suivre : dépenses récurrentes clients ; preuves d’avantage vs méthodes non quantiques ; progrès « gate-model » ; marges cloud vs services.


Blue chips engagées dans le quantique


Ici, le quantique est un projet annexe : bilans solides, impact quantique plus lent.


Alphabet (NASDAQ: GOOGL) : recherche d’élite, monétisation lente


  • Ce qu’ils font : l’équipe Quantum AI publie au meilleur niveau et peut distribuer via Google Cloud.

  • Pourquoi on aime : talents, budget, et portée cloud mondiale.

  • Risques : part minime dans les profits du groupe ; regard possible des régulateurs sur le bundling.

  • Atouts : profondeur scientifique ; distribution hyperscale ; trésorerie.

  • Problèmes : faible attribution de revenus ; arbitrages internes entre pub, IA et cloud ; friction réglementaire.

  • À suivre : « productiser » la recherche ; références entreprises nommées ; roadmaps utiles aux acheteurs, pas qu’aux physiciens.


IBM (NYSE: IBM) : roadmaps crédibles, conversion entreprise à prouver


  • Ce qu’ils font : roadmaps transparentes, qubits en hausse, Qiskit open source, réseau de partenaires.

  • Pourquoi on aime : accès aux CIO et moteur de services pour guider du pilote à la production.

  • Risques : le quantique reste une petite part d’IBM ; modèle très « services » qui peut masquer l’avantage pur du matériel/logiciel quantique vs HPC/IA.

  • Atouts : discipline de roadmap ; relations entreprise ; écosystème développeurs.

  • Problèmes : monétisation via services ; possible retard vs concurrents plus agiles ; difficulté à prouver l’impact sur les KPI clients.

  • À suivre : taux d’utilisation des systèmes cloud ; validations tierces ; pouvoir de prix sur l’accès premium.


NVIDIA (NASDAQ: NVDA) : infrastructure indispensable, exposition indirecte


  • Ce qu’ils font : GPU et frameworks pour simulation quantique et workflows hybrides.

  • Pourquoi on aime : bénéfices possibles dès aujourd’hui—les équipes utilisent déjà ces outils.

  • Risques : le quantique pèse peu face à l’IA et aux data centers ; même une bonne traction change peu les chiffres. Si la simulation devient moins gourmande en GPU, l’effet de levier s’affaiblit.

  • Atouts : écosystème développeurs dominant ; simulation de premier plan ; partenaires solides.

  • Problèmes : revenus quantiques immatériels ; dépendance aux cycles de capex ; possible contournement par du matériel quantique dédié.

  • À suivre : adoption des SDK hybrides ; inclusion dans des architectures de référence entreprise ; marges du logiciel lié au quantique.


Utiliser des ETF et des « paniers »


Principaux ETF « quantique » (plus quelques options « incluant » du quantique) :


  • Defiance Quantum ETF (QTUM) — coté US ; suit des entreprises liées au calcul quantique & au ML. Bonne liquidité ; orientation « future compute » assez large.

  • WisdomTree Quantum Computing Fund (WQTM) — coté US ; stratégie axée quantique co-développée avec Classiq.

  • WisdomTree Quantum Computing UCITS ETF (WQTM) — version UCITS pour investisseurs UE/R.-U. ; réplique l’indice WisdomTree Classiq Quantum Computing.

  • VanEck Quantum Computing UCITS ETF (QNTG) — UCITS ; vise des acteurs développant la techno quantique ou détenteurs de brevets clés. Côté en Europe/R.-U.


« Adjacents quantique » (périmètre plus large, avec exposition) :


  • Global X AI Semiconductor & Quantum ETF (CHPX) — focalisé sur puces IA + segments de la chaîne de valeur quantique ; pas un pur ETF quantique.

  • HANetf ITEK (TECH Megatrends) — ETF « Industrie 4.0 » diversifié ayant ajouté une brique quantique ; multi-thème.


Astuce : pour chaque ETF, vérifiez la méthodologie, les principales positions (combien sont vraiment « quantique » vs IA/semis), la devise de cotation et le TER.

Le couplage du quantique et de l’IA pourrait être la prochaine frontière pour les investisseurs.

Le couplage du quantique et de l’IA pourrait être la prochaine frontière pour les investisseurs.

Comment acheter des actions « quantique »


  1. Dressez une short-list d’actions/ETF ; vérifiez frais et devise de cotation.

  2. Entrez par tranches avec des ordres à cours limité ; évitez le marché au prix en forte volatilité.

  3. Suivez résultats, avancées techniques et références clients ; n’ajoutez qu’avec des preuves.

  4. Rééquilibrez chaque trimestre ; réduisez si des poids dérapent.


Taille des positions, timing, discipline

Commencez petit et ajoutez progressivement. Conservez un cœur sur des plateformes robustes, de petites positions satellites sur des « pure plays », et un peu de cash pour la volatilité. Achetez par tranches, pas sur les pics. Revue trimestrielle vs jalons clairs—et sortez si la thèse casse, même en perte.


Approche pratique « trois seaux »


  1. Seau A : plateformes (Alphabet, IBM, NVIDIA). Détention multi-annuelle ; n’ajoutez que si progrès quantique et cœur métier solide.

  2. Seau B : pure plays (IonQ, Rigetti, D-Wave). Petites tailles, achats échelonnés, suivi serré des signaux techniques et commerciaux.

  3. Seau C : « pelles & pioches » (logiciels, cryogénie, électronique de contrôle, cybersécurité post-quantique). Potentiel de monétisation même avant la tolérance aux fautes. Rééquilibrez après les écarts, plafonds par émetteur.


Contrôles de risque qui aident vraiment


Gardez chaque pure play petite. Prudence avec les stop-loss—les news provoquent souvent des gaps. Règle simple : sortie si la thèse casse ; retour seulement une fois réparée. Pensez en paires (long un pure play, sous-pondération d’un « enabler » surchauffé) pour amortir le risque facteur. Les options structurent le risque mais coûtent cher sur des phases longues et latérales. Traitez les financements et démos de salon comme du bruit jusqu’à ce qu’ils deviennent des clients payants et récurrents.


Ce qu’il faut suivre chaque trimestre


Comparez promesses et livraisons, et recoupez avec des sources indépendantes. Quand une entreprise atteint des jalons « clients » pertinents, envisagez d’augmenter. En cas d’échecs répétés, faites tourner vers des convictions plus fortes—ou gardez du cash.

  • Matériel : du prototype vers des systèmes plus stables ; calendrier crédible pour des qubits corrigés d’erreurs.

  • Écosystème : vrais partenaires logiciels, listings marketplaces, formation d’intégrateurs.

  • Économie : marge brute en hausse sur l’accès, baisse du coût par « qubit-heure », pouvoir de prix sur les niveaux premium.

  • Gouvernance : actionnariat interne, rémunération liée à des KPI techniques/commerciaux, usage mesuré des émissions.


Faites des mises à jour un rituel. Si les données renforcent la thèse, scalez doucement ; si elles l’affaiblissent, réduisez le risque sans drame. Tenez un court « journal d’erreurs » pour apprendre. Dans le quantique, la patience compose et le battage s’érode—restez liquide, curieux, et laissez les résultats fixer le rythme.

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